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Parentalité positive et punition

A l’époque à laquelle nous avons grandi régnait l’autorité parentale basée sur la peur. La peur d’être puni, privé, tapé et c’était ce qui nous poussait à nous comporter de la façon dont nos parents l’attendaient.

Aujourd’hui, l’éducation a évolué et nous prêtons plus attention aux messages véhiculés à nos enfants. La parentalité positive a vu le jour et est devenu un vrai effet de mode.

Alors comment rester serein et positif dans des situations qui nous ferait hausser le ton sur notre enfant ou le punir ? 

Tout d’abord, je pense qu’il est important de comprendre les enjeux derrière de telles réponses à ses comportements.

 

Les enjeux 

Voulez-vous que votre enfant arrête de faire telle ou telle chose car il a peur d’être puni ou parce qu’il a réellement compris que ce n’était pas bien ? Par exemple, s’il tape sa sœur, voulez-vous qu’il ne recommence pas car il a peur de ce que vous allez lui faire après ou parce qu’il a compris que ça faisait mal, que ce n’était pas gentil et que sa sœur ne méritait pas cela ? Ou s’il refuse de prêter ses jouets doit-il le faire parce que vous le lui ordonnez et sous peine d’être réprimandé ou parce qu’il a compris que cela fait plaisir à l’autre enfant et qu’il a envie de faire plaisir aux autres ?

 

User de l’intelligence émotionnelle

En fait, tout cela a un lien direct avec l’intelligence émotionnelle dont j’ai parlé dans plusieurs de mes articles précédents. Développer l’empathie chez l’enfant est un réel atout pour la vie du quotidien.

En effet, induit dès l’enfance, l’intelligence émotionnelle permettra à votre enfant de se comporter de la meilleure des manières pour le bien de tous et non pas par peur de représailles de votre part. S’il comprend que ses mots ou ses actes blessent, font mal ou sont inadaptés pour les véritables raisons, il saura à terme et par lui-même comment agir pour que tout le monde se sente bien et lui le premier. 

 

L’empathie

Bien entendu, il est important d’imposer des règles à votre enfant et donc une certaine ligne de conduite à ne pas bafouer mais il est aussi très important de savoir user de sang-froid face aux diverses situations du quotidien pour l’aider à faire preuve d’empathie.

Pour cela, il est important de savoir se concentrer sur les émotions de son enfant et non pas sur ce que son comportement induit en nous. 

 

Comprendre son enfant

En effet, derrière tout comportement se cache une véritable raison, une émotion. Votre enfant peut ressentir de la fatigue, de la faim, de la frustration, un manque affectif ou encore un besoin d’attirer l’attention car il se sent mis de côté.

Rien n’excuse les gestes ou les mots inappropriés de votre enfant car il doit apprendre à se contrôler mais le fait de mettre le doigt sur ce qui se passe en lui au moment T d’une “bêtise” est important. Nous devons donc réussir à faire preuve d’empathie et de sang-froid pour dans un premier temps chercher à comprendre ce qui lui arrive. 

 

La réparation

Une fois que cela est fait et que vous avez rassuré votre enfant ou rempli son besoin, vous pouvez demander à votre enfant de réparer sa bêtise en fonction de ses capacités. Il pourra donc demander pardon s’il a blessé ou nettoyé ce qu’il a cassé par exemple. 

Le but ici est de faire véritablement comprendre à son enfant pourquoi son acte n’était pas bien afin qu’il ne recommence pas. Le punir ou hausser le ton en un quart de tour ne l’aidera effectivement pas vraiment à réaliser les conséquences de ses actes. 

 

Voici deux exemples :

 

Le partage des jouets

Lorsque nous sommes au parc et qu’un enfant s’approche du petit garçon que je garde, il me court dans les jambes. Si l’enfant continue de s’approcher et souhaite jouer avec un de ses jouets il se met à crier “non” et lui arrache le jouet des mains et peu parfois même pousser ou donner une tape à l’autre enfant. 

Est-ce de la méchanceté ? De l’égoïsme ? Dois-je le punir ? Hausser le ton ? Quitter le parc et rentrer à la maison car son comportement est inadmissible ?

Je ne pense pas. 

Voilà comment je vois les choses : Ce petit est fils unique, il est de nature timide, ce n’est que lorsqu’il est avec ses cousins qu’il se sent assez à l’aise pour jouer avec d’autres enfants ou alors si on reste à ses côtés et qu’on le guide jusqu’à ce qu’il est confiance en l’autre.

S’il ne souhaite pas partager son jouet, c’est parce qu’il a peur que l’enfant parte avec et s’il me court dans les jambes c’est parce que l’enfant l’intrigue et l’impressionne et je suis sa figure de sécurité. S’il en venait parfois à taper ou à bousculer c’était par peur et par “protection” et non pas par méchanceté. De toutes façons, il est bien trop jeune pour réfléchir à agir dans le but d’être méchant.

 

Ma solution ? 

Lui parler, lui poser des questions, lui expliquer la situation, le rassurer et lorsqu’il a compris et se sent prêt à réparer sa bêtise, je le guide jusqu’à l’enfant à qui il demande pardon en disant tout simplement “pardon” ou en lui faisant un bisou. 

Pour autant, s’il ne change pas d’avis et ne souhaite ni jouer ni partager ses jouets avec l’autre enfant, je ne le forcerai pas. Cela doit être une chose qu’il aura pleinement accepté. Mais si au contraire, il accepte, je ne manque pas de le féliciter ! “Wow c’est vraiment gentil de lui prêter ton jouet chaton, regarde comme il est content de jouer avec ! Tu es adorable!”. 

C’est ainsi qu’aujourd’hui, même si c’est encore parfois compliqué et qu’il faut que je l’accompagne dans l’action de jouer avec les autres ou de partager ses jouets, il est en mesure d’être plus à l’aise du point de vue relationnel avec les autres enfants. En revanche, il ne tape plus et ne bouscule plus.

 

Le repas 

L’enfant est à table, il est de mauvaise humeur, râle, jette sa nourriture un peu partout autour de son assiette, peine à la finir. Dans un ultime effort, il renverse son assiette par terre. 

Doit-on crier ? Le sortir de table ? Le punir ? Quoi faire dans une situation comme celle-ci qui instinctivement éveillerait en nous de la colère ? 

Comme expliqué dans l’exemple précédent, il est primordial de garder son sang-froid et de prendre en considération ce que ressent l’enfant à cet instant. S’il agit ainsi c’est qu’il a une bonne raison.  De son jeune âge, il ne sait encore pas gérer ses émotions et l’acte qu’il vient d’avoir est la seule manière d’exprimer ce qu’il ressentait qu’il ait trouvé.

 

Comment je vois les choses ?

Ce matin, nous sommes sortis une heure et demi faire du vélo, du toboggan et jouer au ballon. Cela fait déjà quatre heures qu’il est réveillé. Il se sent donc très fatigué de sa matinée. Exténué, il n’arrive pas à gérer ses émotions et tout ce qu’on lui dit, demande ou propose ne lui paraît pas une bonne idée car il ressent vraiment le besoin de dormir. 

 

Ma solution ?

Lui dire que je comprends ce qu’il ressent mais que ce qu’il a fait est une bêtise. Lorsque j’ai obtenu confirmation du besoin qu’il a et que je suis sûre qu’il a compris que ce qu’il a fait est mal, je lui demande de remettre dans son assiette tout ce qu’il a fait tomber.

S’il refuse (ce qui peut évidemment arrivé surtout dans une situation comme celle-ci), je lui propose qu’on le fasse ensemble. En général, il accepte l’option deux. On se rend à la poubelle pour jeter ce qui n’est plus bon à manger et je lui propose de finir son assiette pendant que je prépare son dessert par exemple.

Ce qui est important ici, c’est de bien garder en tête que l’enfant est fatigué et qu’il sera difficile d’obtenir beaucoup de choses de lui. Il faut donc aller dans son sens à partir du moment où il a réparé sa bêtise et ne pas aller dans une direction qui envenimerait de nouveau la situation. 

Avant de le mettre à la sieste, je le débarbouille en jouant “au gant qui débarbouille” (j’utilise le gant comme une marionnette qui veut manger les miettes qu’il a sur la bouche et sur les mains).  Ca nous détend tous les deux, on rigole un petit peu et on file se brosser les dents en jouant à “A, O, I” , ce qui l’amuse aussi puis vient le temps calme. Je lui demande de choisir un ou deux livres, on se met en condition de sieste et je lui raconte quelques histoires et lui fait des câlins avant de le mettre au lit. 

Au final, de ne pas avoir réagit au quart de tour a permis à tout le monde de bien s’en sortir et de finir malgré tout sur une note positive. On a évité la grosse crise de larmes ou de colère et pourtant, l’enfant a compris qu’il avait mal agit et à participer à réparer sa bêtise.

 

L’empathie, la clé de l’éducation 

Réagir avec bienveillance, sang-froid et en prenant bien en compte ce que l’enfant ressent plutôt que de réagir en fonction de ce que son comportement induit en nous aidera grandement à faciliter votre vie du quotidien. Cela permettra également d’aider votre enfant à mieux gérer sa relation avec lui-même mais aussi celle avec les autres. A terme, il gérera ses émotions et saura identifier et exprimer ses besoins sans nécessiter de passer par la case crise ou mauvais comportement.

 

 

 

 

 

 

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