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Le stade égocentrique chez l’enfant : Quoi ? Quand ? Comment ?

Vous trouvez votre enfant egocentrique ? Voyons cela de plus près.

Le stade égocentrique de l’enfant fait son apparition vers l’âge de 2/3 ans. Stade d’évolution obligatoire et important dans la vie de chacun, il est à l’opposé de ce que l’on pourrait penser. 

Dans l’article précédent, je vous expliquais qu’avant l’âge de cinq ans, le cortex orbitofrontal qui est responsable de la régulation des émotions, de l’empathie, du sens moral et de la prise de décision n’est pas encore vraiment développer voire immature.

Du fait que celui-ci ne soit pas encore mature, la pensée empathique ne peut-être développé et l’enfant a besoin de passer par cette étape pour y arriver. Etant une période nécessaire à son évolution, les parents ne devraient pas trop lui donner d’importance et simplement être présent affectivement pour l’enfant. 

Pour autant, il faut noter que l’égocentrisme est  un défaut bien qu’il soit présent chez chacun d’entre nous puisque propre à la nature humaine. Etant un défaut, il est nécessaire de savoir le réguler dès l’enfance afin de ne pas devenir une “mauvaise personne” centrée sur elle-même. C’est avec l’éducation que l’on inculque à son enfant que l’on peut faire de lui une personne égocentrique ou non. 

 

Mais comment cela se fait-il que l’enfant ait cette perception égocentrique ?

Depuis qu’il est né, bébé est le centre du monde ce qui rend compliqué le fait de développer de l’empathie. Il n’a pas conscience de la réalité et son cortex orbitofrontal n’étant pas développer la tâche s’avère encore plus compliqué. N’ayant pas la capacité de s’intéresser à ce que vivent les autres, lorsque bébé commence à interagir avec les autres enfants, il ne saisi pas le fait de devoir partager et faire attention à eux.

Avant ses deux ans, bébé a une vision selon laquelle il est le centre du monde. Il a l’habitude que ses besoins soient assouvis rapidement (nourriture, couche, dodo…) et peut montrer une forte réaction lorsque nous ne répondons pas à ceux-ci de manière adéquate ou aussi rapidement qu’à l’accoutumée. 

A partir de deux ans, bébé devient plus autonome et commence à aller vers les autres enfants. Mais ce n’est pas encore pour se sociabiliser.. En réalité, c’est souvent parce que le jouet de l’autre enfant l’intéresse. Encore à cet âge, la vision qu’il a du monde est centrée sur lui-même puisqu’elle part de ses besoins et envies. Il peut donc encore ressentir de la frustration quand il n’a pas ce qu’il veut et réagir en faisant une “crise”.

 

Le fait de l’accompagner jouer avec les autres enfants l’aidera à comprendre peu à peu que les autres aussi ressentent des choses et que leurs avis, besoins et envies comptent également. 

 

En effet, le fait de ne pas comprendre pourquoi les autres aussi comptent le pousse à ne pas forcément bien réagir lorsqu’un enfant veut jouer avec lui par exemple. Il ressent de la frustration et peut donc être victime d’une tempête émotionnelle appelée couramment une “crise”. Mais lorsque l’on prend conscience de tout ce que bébé vit et du temps qu’il lui faut pour finir de se développer, on est à même de réaliser que l’enfant ne fait pas une crise ou un caprice à proprement parler ou n’agit pas par méchanceté mais bien par peur, incompréhension et frustration de ne pas voir les choses se passer comme il l’entend.

Si on observe les situations de la vie courante dans lesquelles les enfants peuvent avoir tendance à faire une “crise” d’égocentrisme on se rend compte qu’il a tout simplement besoin d’aide pour appréhender ce nouveau point de vue qu’est celui où il n’est en fait pas le centre du monde.

 


Voici un exemple :

Un jour, j’étais au parc avec le petit garçon que je gardais. Un enfant un petit peu plus âgé que lui, est arrivé et a voulu jouer avec lui en prenant un de ses camions. Le petit s’est mis à s’agiter, lui a arraché le jouet en disant “non” et est venu se réfugier dans mes jambes en pleurant. Il ne savait pas comment gérer cette situation effrayante où un enfant venait à lui pour jouer sans qu’il ne l’ait choisi. Le fait de répondre à l’invitation à jouer de l’autre enfant de cette façon montre que le petit a voulu reprendre le dessus et faire ce que lui voulait pour se rassurer. 

Ce que je fais dans ce genre de situations :

Je me mets à la hauteur de l’enfant et je suis les trois étapes dont je parle dans mon article “Les trois étapes pour gérer les crises de larmes ou de colère comme un chef !”.

Compréhension, soutien sauf que la dernière étape n’est plus “lui changer les idées” mais l’explication et l’accompagnement. 

“Je comprends que tu as eu peur que le petit garçon parte avec ton jouet et que tu voudrais le garder pour toi mais tu sais, cela peut-être vraiment amuser de jouer ensemble ! Regarde, il est triste maintenant…Est-ce que tu veux bien me prêter ton jouet à moi ?” Il me le donne et je lui montre comment faire et lui explique qu’au final il n’y a rien de mal à partager ou à s’amuser avec quelqu’un d’autre. “Regarde, je montre à l’autre enfant comment faire et toi tu peux prendre cet autre jouet pour jouer avec nous, d’accord ?” Au final, on joue tous les trois et au fur et à mesure je sors du jeu jusqu’à ce qu’il soit plus que tous les deux et que le petit ait réaliser que c’est vraiment chouette de jouer avec d’autres enfants. 

Parfois ça ne fonctionne pas mais à ce moment-là, il ne faut pas le forcer car l’enfant a besoin de temps pour apprendre à se sociabiliser. Mais à force de toujours être dans l’explication et dans la patience, il n’a presque plus besoin de moi pour interagir avec les autres enfants. Je reste littéralement dans un coin du parc pendant que lui court, joue, fais du vélo ou du toboggan. Et c’est plaisant de le voir grandir et s’épanouir comme ça.


 

Vers ses trois ans, l’enfant comprend de mieux en mieux que les autres aussi ont des envies, des besoins et des émotions. Pour autant, il n’est toujours pas à même de prévoir leurs réactions. C’est pourquoi il ne verra pas le mal à arracher le jouet des mains d’un enfant. Il n’aura pas anticiper que cela rendra triste l’autre enfant.

 

Comment aider bébé à développer son empathie ?

 

  • Mettez en lumière les réactions des autres enfants face à ses comportements. Si il prête un jouet, soulignez que son acte est bon et que grâce à lui l’autre enfant est content et sourit ! A l’inverse, si il tape un autre enfant, dites lui que c’est mal et que maintenant l’autre enfant pleure et est triste. 

 

  • Observez ensemble les réactions et émotions des autres enfants. “Regarde le petit garçon pleure parce que l’autre enfant n’a pas voulu le laisser monter sur le toboggan, il est triste”. 

 

  • Lorsque vous lui lisez une histoire, insister sur les ressentis des personnages

 

  • Accompagnez-le dans le jeu avec les autres. L’accompagner et lui montrer que jouer avec les autres enfants est amusant, l’aidera à vouloir réitérer l’expérience. Au début, il aura toujours besoin de vous savoir à ses côtés et à terme, il vous laissera dans un coin du parc pour aller rejoindre des enfants qui jouent au camion par exemple. 

 

  • L’aider à être attentif aux autres. “Oh non, un telle pleure ! Tu lui fais un câlin pour le consoler ?” ou encore “La petite fille voudrait jouer avec ton ballon. Ca lui ferait très plaisir que tu le lui prêtes !”

 

  • Expliquez-lui combien on est heureux lorsque l’on fait plaisir aux autres. “J’ai une idée ! Et si on cueillait des fleurs pour les offrir à Maman ? Elle serait très contente !”

 

Il faut également savoir qu’un bébé qui va à la crèche ou qui a des frères et sœurs apprend plus rapidement à développer sa pensée empathique. Pour autant, un enfant unique de part les limites fixées par les parents (d’où l’importance d’un cadre et de règles) peut tout aussi rapidement développer sa pensée empathique surtout si il est contact d’autres enfants dans son milieu de garde ou au parc par exemple.

 

La fin du stade égocentrique

C’est entre quatre et six ans que l’enfant commence à réellement comprendre les autres et à ressentir et mettre en pratique la pensée empathique. Il essaiera donc de faire aller mieux un copain si il le voit triste en lui proposant de jouer avec ses propres jouets. Quand un ou deux ans plus tôt il aurait été incapable de penser à proposer une telle chose. 

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