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Parentalité positive : La fessée, faut-il la bannir ?

La loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires a été voté le 11 juillet 2019. A l’heure d’aujourd’hui, la fessée est donc interdite. Pour autant, nous savons tous que certains parents continuent de la donner.

C’est pourquoi aujourd’hui, je souhaitais traiter ce sujet en partant du principe de la communication non violente et du bannissement des violences éducatives ordinaires. 

 

Saviez-vous que dans notre cerveau se trouve des neurones miroir ?

Celles-ci se mettent en marche lorsque nous observons quelqu’un agir. Quand elles sont activées, notre cerveau a l’impression que nous ne sommes pas que spectateur mais que nous sommes nous aussi entrain de réaliser l’action que nous observons. Cela fait que lorsque vous tapez votre enfant, vous lui apprenez à avoir les mêmes gestes que vous.

L’enfant intègre donc ce schéma en lui et comprend que la violence physique est une chose normale et que c’est ainsi que l’on se fait entendre et écouter des autres lorsqu’ils n’agissent pas comme bon nous semble. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des enfants qui tapent. Cela n’arrive pas toujours mais les violences que votre enfant pourrait avoir envers les autres enfants peuvent souvent refléter ce qui se passe à la maison. Il reproduit ce qu’on lui montre.

 

A quel moment donne-t-on la fessée ?

La fessée est un acte qui en général vient au moment où nous n’arrivons plus a gérer nos émotions. Encore une fois, l’intelligence émotionnelle dont je parle maintenant régulièrement, est une des clés de la réussite de nos rapports avec autrui mais surtout de nos rapports avec nos proches et ici, ceux que l’on a avec nos enfants. 

Je distingue deux types de fessées, celle où on s’est senti dépassé et celle où on l’utilise réellement méthodiquement pour punir ou se faire respecter. Je vais me pencher principalement sur la fessée qui nous échappe dans un moment de perte de sang-froid.

La perte de sang-froid survient lorsque nous n’arrivons plus à faire preuve de patience et d’empathie envers une situation. Ce que le comportement de notre enfant induit en nous nous fait oublier ce que lui ressent. Nous n’avons donc en tête que les émotions négatives qui se sont emparées de notre esprit. Le ton monte, l’agacement se transforme en colère et bam! La main s’envole et c’est pire ! L’enfant pleure et vous crier encore plus. Vous le punissez. Et la crise laisse un goût amer aux deux parties. 

 

Mais comment éviter tout cela ?

Lorsque vous sentez l’agacement monter en vous, je vous conseille de faire une pause sur la situation. Prenez du recul et remettez dans l’ordre les événements. Quel est le soucis ? Quelles solutions avez-vous essayez de mettre en place ? Recentrez-vous sur votre enfant. S’il agit comme il est entrain de le faire, c’est qu’il se ressent quelque chose en lui qu’il n’arrive pas à gérer. Essayez de mettre le doigt sur son besoin afin de trouver LA solution qui permettra de mettre un stop à cette situation.

Le but est de permettre à votre enfant de se sentir compris et épaulé lorsqu’il est submergé par ses émotions en l’invitant vers un retour au calme. Mais pour cela, il faut réussir à faire taire ou en tout cas, à laisser de côté, ce qui se passe en vous. 

S’il est frustré car vous lui imposez de faire quelque chose par exemple, vous pouvez au lieu de le forcer, lui proposer deux options. Ainsi il aura l’impression d’avoir le choix et d’avoir un peu de contrôle sur ce qui lui arrive. C’est vrai quand on y pense. Imaginez-vous à sa place.

Dans son monde, il ne décide de rien, ce sont les adultes qui imposent tout. Là s’il ne veut pas mettre son manteau vous pouvez trouver une parade qui le fera le mettre. “Tiens regarde, on part en balade mais il fait froid dehors. Tu veux mettre le manteau jaune ou le marron ?” Il va généralement en choisir un. Puis proposez lui de le mettre seul tout en l’aidant. Il se sentira bien et se sera amusant pour lui de faire comme les grands. Si vous avez tendance à le prendre pendant qu’il joue pour lui mettre son manteau et partir en balade, c’est normal qu’il ressente de la frustration.

Nous pouvons aussi prendre un exemple plus compliqué comme lorsque vous demandez à votre enfant de ramasser ses jouets et qu’il refuse. Au lieu de le vivre comme un affront ou une confrontation, essayez de proposer la chose autrement. Ce qui compte c’est qu’à la fin il est compris que lorsque l’on a fini de jouer, il faut ranger ses jouets. Vous pouvez par exemple lui proposer de ranger ses legos en amenant cela comme si c’était un jeu. “On a fini de jouer avec les legos maintenant il faut les ranger. On fait celui qui en mets le plus dans la boîte ?” S’il refuse encore amenez cela comme une aide “On range ensemble comme ça je t’aide c’est vrai qu’il y en a beaucoup”. En général, ils acceptent lorsque l’on amène les choses comme cela. 

Le métier de parents ou de toutes personnes devant s’occuper ou élever des enfants n’est pas un métier facile. Il faut s’armer de patience, d’empathie et d’imagination !

Si des situations commencent à vous agacez de trop, je vous conseille de quitter la pièce ou de vous mettre en retrait pour éviter que la colère vous submerge. Car c’est lorsque le comportement de notre enfant induit en nous une trop forte émotion négative que la patience s’envole et que le ton peut monter voir que la fessée peut tomber. 

Alors respirer bien et essayez de reprendre le contrôle de la situation. Il y a toujours un moyen de se sortir des situations de conflits avec moins de dégâts que prévu. 

La patience et l’empathie seront vos alliés! J’en parle plus spécifiquement dans cet article : l’intelligence émotionnelle au sein de l’éducation.

 

Qu’induit la fessée chez l’enfant ?

Pour bien se développer psychologiquement et socialement, l’enfant a besoin de sécurité et cela passe principalement par la sécurité affective que ses parents lui apportent. Ils sont la base de ce qu’il deviendra plus tard. S’il se sent en sécurité, aimé et compris, sa confiance en lui ainsi que son rapport aux autres ne pourront qu’être meilleures. 

Lorsqu’il reçoit une punition corporelle, l’enfant peut ressentir diverses souffrances psychologiques. Et cela peut se traduire de différentes façons.

Il ne se sent pas à la hauteur de ce que ses parents attendent de lui. Il se juge comme étant une mauvaise personne et peut donc se retrouver à terme à avoir une faible estime de lui-même. Cela pouvant avoir de lourdes conséquences sur son avenir social, professionnel et personnel. 

La punition corporelle, quand il ne s’agit plus de la simple fessée, peut induire chez l’enfant une envie de vengeance, de révolte ainsi qu’une envie d’avoir une position de pouvoir à son tour. Elle peut également induire de l’angoisse, de la dépression, de la peur ou de l’agressivité. 

L’enfant qui subit régulièrement des punitions corporelles pourrait également avoir des difficultés cognitives, des difficultés à l’école et a plus de risques de devenir un adulte violent. 

Saviez-vous que la plupart des grands tueurs en série le sont devenus suite à des enfances douloureuses (humiliation, punition, maltraitance, manque affectif…) ? 

Certaines personnes peuvent se retrouver avec beaucoup de difficultés dans leur vie lorsqu’ils ont grandi dans l’insécurité. Néanmoins, il est tout à fait possible que des personnes ayant eu affaire à la fessée enfant, s’en sortent très bien.

Ce qui est certain c’est que les punitions corporelles n’ont aucun effet positif sur les enfants si ce n’est qu’ils obéissent sur le court terme. 

 

Personnellement, je dirais que les moyens sont nombreux pour éviter de passer par la case fessée. C’est pourquoi je dirais que je suis contre.

Et vous, vous êtes pour ou contre ? Et pourquoi ?

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